Le Docteur Nikan
MOHTADI, médecin généraliste à Quimper, est à l'origine du concept du CODTS.
Pour lui, le CODTS est le résultat d'une réflexion basée sur plus de 10 ans
d'expérience dans les différentes domaines de la vie professionnelle.
Il a été tour à tour, à l'initiative des coordinations des généralistes et spécialiste en 2002 et 2003 en Bretagne, puis syndicaliste engagé, élu professionnel au sein de l'URML puis URPS Bretagne, admnistrateur CARMF, expert auprès du CNOM. Il écrit:
Il a été tour à tour, à l'initiative des coordinations des généralistes et spécialiste en 2002 et 2003 en Bretagne, puis syndicaliste engagé, élu professionnel au sein de l'URML puis URPS Bretagne, admnistrateur CARMF, expert auprès du CNOM. Il écrit:
Dr Nikan
MOHTADI, médecin généraliste à Quimper, est à l'origine du concept du CODTS.
Pour lui, le CODTS est le résultat d'une réflexion basée sur plus de 10 ans
d'expérience dans les différentes domaines de la vie professionnelle. Il
a été tour à tour, à l'initiative des coordinations des généralistes et
spécialiste en 2002 et 2003 en Bretagne, puis syndicaliste engagé, élu
professionnel au sein de l'URML puis URPS Bretagne, admnistrateur CARMF, expert
auprès du CNOM. Il écrit:
"Le
travail présenté ci-dessous est le résultat d’une réflexion collective de
médecins engagés dans la profession. Qu’ils soient conseillers ordinaux,
syndicalistes, élus CARMF ou URML/URPS, ils ont grandement participé à sa
conception dont je ne suis que le rapporteur. Ils s’appellent Patricia, Thomas,
Ségolène, Jean Yves, isabelle, François, Nathalie, Hervé, Charlotte, Benoit et
bien d’autres que j’oublie encore. Qu’il me soit permis de les remercier ici.
Au-delà de nos différences de sensibilités légitimes, je garde un profond
respect et une immense admiration pour ces médecins qui s’engagent dans la
défense de notre profession.
Le concept
présenté ne se veut pas comme un « concurrent » des structures déjà
existantes, bien au contraire. Il se veut complémentaire de celles-ci tout en
essayant d’apporter une approche différente dans l’organisation et la défense
de la profession. Les maitres mots de CODTS sont l’Unité, le Partage,
la Solidarité. J’ose espérer que l’esprit perdurera dans le temps.
Le projet de
loi de santé met aujourd’hui gravement en cause les fondements même de notre
exercice, en particulier libéral. Jamais notre profession n’a été attaquée de
façon aussi idéologique sans aucune concertation, avec une volonté de mise sous
tutelle à peine cachée mettant en danger l’idée même de notre indépendance, si
importante dans la prise en charge de nos patients. Il suffit de regarder la
vidéo suivante pour s’en convaincre http://www.dailymotion.com/video/x2na8js. Merci encore à l’association UFML qui depuis de nombreux mois a su tirer la sonnette
d’alarme, à travers un travail minutieux d’analyse de ce projet de loi et des
dangers inhérents.
Merci aussi
à Mme DORMONT, Mme MARISOL TOURAINE et autres instigateurs du projet de la loi
santé de nous dévoiler enfin sa finalité, qui loin d’être un virage social dans
l’intérêt des patients, est une véritable escroquerie idéologique en bande
organisée mettant médecins et patients sous tutelles.
Notre
société change, une réforme de santé est nécessaire et légitime, mais pas à
n’importe quel prix et surtout pas n’importe comment. Au même titre que la
justice et le journalisme, les médecins restent profondément attachés à leur
indépendance professionnelle dans le respect du secret médical et le libre
choix du patient. Ce sont là les fondements des CODTS, et les médecins qui y
adhérent défendront ces principes coute que coute. "
Un Constat étonnant
La
profession médicale, en particulier Libéral, reste depuis des décennies sur un
paradoxe étrange.
D’un côté,
une profession profondément individualiste ….
… dont
l’origine se situe dès le « concours » de la 1° année des études
médicales et entretenue pendant toute la période de formation initiale.
L’installation en libéral, quand installation il y a, accentue cet individualisme
par un cadre d’exercice souvent complexe avec des relations et contraintes
administratives, juridiques, ordinales, syndicales que le jeune médecin ignore
souvent et pour lesquels il n’a pas été assez préparé. La démographie médicale
aidant, il se retrouve rapidement gestionnaire d’une patientèle importante qui
lui fait confiance, dans un colloque singulier qui caractérise notre
profession, dans lequel il s’investie fortement. Or le travail devient vite
chronophage avec des horaires hors norme et des contraintes de plus en plus
importantes. Ainsi son univers se restreint très rapidement à son
exercice de soins au sein de son cabinet à un rythme tel qu’il n’a plus le
temps de s’intéresser au reste de son exercice en particulier en termes
d’organisation et de défense.
Cet
individualisme se transforme petit à petit en un isolement social (même
au sein de cabinet de groupe et/ou de maison ou pôle de santé). Cet
isolement du médecin est souvent source de burn out (il y a 2,5 fois plus de
suicide au sein de la communauté médicale par rapport à la population
générale). En effet il subit au fur et à mesure du temps les différentes règles
d’exercice dictées et/ou négociés par des tiers, au prix d’une perte croissante
d’indépendance d’exercice. Notre Ordre reste souvent lointain et encastré dans
la défense légitime de la seule déontologie médicale. Notre syndicalisme est
source de division, rongé par ses divergences. Le cadre conventionnel médical
devient de plus en plus contraignant, des patients de plus en plus d’exigeants,
et in fine le médecin se retrouve ainsi souvent seul, isolé et finalement
extrêmement fragile dans un contexte de plus en plus hostile.
D’un autre
côté, une profession quelques fois puissante….
Notre
profession a su tout le long de son existence montrer par épisode une capacité
incroyable à s’unir, souvent dans un contexte conjoncturel, mais rarement
structurel. Cela a été le cas en 1995 (plan juppé), puis en 2001-2002
(coordination C20V30) et plus récemment en 2014-2015 avec la lutte contre le
projet de loi de santé. Cette unité sporadique dépasse souvent les divergences
d’idées et d’opinions légitimes et existantes pour se concentrer sur un ou
plusieurs points fédérateurs. Cette unité fait souvent peur à nos tutelles,
qui continuent à nous « diviser pour mieux régner ». Par ailleurs
lorsque cette union persiste, elle a été souvent la source de grandes
innovations en termes d’organisation, malheureusement restreintes dans un cadre
expérimental sans réelle pérennisation dans le temps, prenant en otage notre
capacité à réaliser. Finalement, après une période d’union « sacrée »
la profession retombe souvent dans son individualisme imposé.
Les CODTS
sont nés de ce paradoxe, avec l’idée de trouver un juste milieu entre ces 2
extrêmes, aspirant à sortir le médecin libéral de son isolement et de sa
fragilité d’une part, pour l’amener à s’organiser et défendre de façon
collective et pérenne d’autre part au sein d’un territoire de santé défini. Les
CODTS trouve leur légitimité aujourd’hui à travers une attaque frontale, via
le projet de loi de santé présenté en 2015, contre les fondements
même de l’exercice de la médecine, à savoir l’indépendance d’exercice
professionnelle, le respect du secret médical des données de nos patients et le
libre choix de ces derniers du mode d’exercice de leur praticien. En
d’autres termes, les CODTS cherchent à faire évoluer le médecin du statut de
« spectateur » vers le celui de « l’acteur » de son
exercice, tant en organisation que de sa défense à travers une nouvelle vision
et de nouveaux outils adaptés à cette évolution nécessaire de la profession.
Souvent, devant nos difficultés, on se complaît à
râler et à se demander que font nos syndicats, nos ordres et autres
organisations professionnelles, alors que le pouvoir n'est pas toujours là…..Le
pouvoir, nous l'avons entre nos mains, et c’est de la responsabilité de chacun
d’entre nous, dès lors que la base est solide et les outils adaptés .
Ainsi nos syndicats font ce qu’ils peuvent
depuis plus de 50 ans, essentiellement dans la défense de la profession dans un
cadre conventionnel de plus en plus restrictif. Malheureusement le système dans
lequel ils évoluent est volontairement bridé par nos tutelles, aboutissant peu
à peu, et au-delà des différences idéologiques légitimes de chacun d’entre eux,
à générer plus de divisions que de rassemblement (si ce n’est de façon
sporadique comme la manifestation nationale du 15 mars 2015). Ainsi le taux
de syndicalisation dans la profession reste en dessous de 10% avec une
représentativité qui porte à caution. En termes d’organisation et malgré toute
leur bonne volonté, forcé de constater que leurs actions sont souvent
dérisoires par rapport aux besoins exprimés.
Ainsi nos conseils ordinaux, garant de notre
déontologie, restent cloisonnés dans cette mission et leur actions se
limitent à de la représentation et aux conseils. La notion de défense et de
l’organisation leur échappent. Bien que représentatifs de la profession,
ils restent « loin » des préoccupations conjoncturelles et
structurelles de la profession.
Les URML et URPS, autres organismes
représentatifs de la profession, sont de véritables pépinières d’idées et de
réels laboratoires d’expérimentation de nouveaux modes d’exercice et
d’organisation professionnelle. Malheureusement, elles sont souvent limitées
dans la pérennisation de ces actions, et souvent parasitées par des enjeux syndicaux
qui n’ont théoriquement rien à avoir dans ces structures.
Bien évidemment il n’est pas question ici de remettre
en cause ces structures, et encore moins les confrères qui s’y investissent
fortement et le plus souvent de façon détachée et louable. Nous avons le plus
grand respect pour ses confrères, qu’ils soient remerciés ici. Nous estimons
uniquement dans notre approche que ces outils ne sont peut-être plus les
plus pertinents pour concilier l’organisation et la défense de la profession,
et qu’il faut inventer un nouveau concept permettant une meilleure
coordination entre le médecin et son environnement en perpétuel changement.
C’est dans ce sens que les CODTS ont été imaginés.